Étude nationale sur la sensibilisation et les comportements face aux tiques : un résumé

Étude originale nommée « National Tick Awareness and Behaviour Study » et réalisée par l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) en mars 2022. Résumée avec l’autorisation de l’ACMV.

L’ACMV, en collaboration avec une équipe de spécialistes, a mené une série de sondages visant à évaluer et à caractériser le degré de sensibilisation initiale et de comportements préventifs des vétérinaires, des propriétaires d’animaux de compagnie et des chasseurs, des pêcheurs et des trappeurs à l’égard des tiques et des maladies transmises par les tiques (MTT) au Canada.

L’étude, financée par l’Agence de la santé publique du Canada, insiste sur le fait que le public n’est pas suffisamment sensibilisé à l’égard des tiques et des MTT, ce qui entraîne un manque de surveillance passive, une sous-déclaration des MTT et une diminution de l’adoption et de l’efficacité des comportements préventifs.

Principaux résultats

Les résultats de l’étude signalent un manque d’information accessible portant sur les risques d’exposition aux tiques et les comportements préventifs, et une adoption peu systématique de ces comportements préventifs.

Sensibilisation au risque

  • Les vétérinaires ont fait état d’une augmentation importante des préoccupations à l’égard des risques d’exposition aux tiques pour la santé des chiens et des humains, en particulier en Ontario et dans l’Est du Canada.
  • Les réponses des propriétaires d’animaux de compagnie ont peu varié selon les régions, sauf dans les Prairies et dans l’Est du Canada, où le risque d’exposition est perçu comme étant plus faible.
  • Les vétérinaires interrogés ont signalé que les propriétaires d’animaux de compagnie de l’Est du Canada sont moins nombreux à faire passer des tests à leur chien après une piqûre de tique, conformément aux recommandations de leur vétérinaire. Moins de la moitié de ces propriétaires ont apporté la tique au cabinet de leur vétérinaire pour qu’elle soit identifiée. De plus, seulement un peu plus de la moitié d’entre eux ont fait passer des tests préventifs permettant de détecter les agents pathogènes transmis par les tiques, même s’ils vivent dans une région où le risque d’exposition aux tiques est élevé.

Comportements préventifs

  • Les vétérinaires de l’Ontario et de l’Est du Canada ont affirmé être plus confiants en ce qui a trait à l’amélioration récente des connaissances de leurs clients en matière de contrôle des tiques (pour eux-mêmes et leurs animaux de compagnie). Une proportion significativement plus élevée des vétérinaires de l’Ouest canadien et des Prairies indiquent, quant à eux, ne pas constater d’amélioration de la compréhension ou de la sensibilisation des clients.
  • La période pendant laquelle les chasseurs, les pêcheurs et les trappeurs appliquent le traitement antitiques à leurs chiens semble similaire à celle des propriétaires d’animaux de compagnie, c’est-à-dire environ six mois par année. Ces données contrastent avec les réponses de sondage des vétérinaires, qui recommandent d’appliquer le traitement antitiques pendant une période d’au moins 7 mois à 10 mois par année (Ouest : 9 mois; Prairies : 7 mois; Ontario : 10 mois, Est : 9 mois).

Éducation

  • La plupart des vétérinaires ont affirmé que la sensibilisation concernant le risque d’exposition, la prévention et le contrôle des tiques est une activité qui doit se dérouler toute l’année.
  • Les vétérinaires interrogés ont rapporté que les questions les plus fréquentes au sujet des tiques portent sur la prévention et le contrôle, y compris les questions sur la transmission de la maladie de Lyme, et la prévention des MTT ainsi que quelques questions relatives aux caractéristiques des tiques. Lorsque la connaissance des caractéristiques des tiques est déterminante pour la mise en œuvre de comportements préventifs appropriés, cela peut constituer un domaine d’amélioration pour les futures campagnes de sensibilisation sur les tiques et les MTT.
  • Les vétérinaires peuvent également fournir des renseignements plus détaillés sur l’efficacité et l’innocuité des traitements antitiques, afin d’éviter que les propriétaires d’animaux de compagnie emploient des méthodes de contrôle inefficaces ou n’utilisent pas les produits disponibles de façon sécuritaire. Ces conseils pourraient permettre de réduire directement le risque d’exposition aux tiques des humains.
  • Le soutien que les propriétaires d’animaux de compagnie reçoivent provient principalement de leurs vétérinaires, des présentoirs et des affiches placés aux endroits où ils se procurent les produits pour animaux de compagnie ainsi que les renseignements fournis par des cliniciens en santé humaine.
  • Il s’agit d’une occasion privilégiée d’augmenter l’exposition des propriétaires d’animaux de compagnie aux campagnes de sensibilisation multimédia sur les risques liés à l’exposition aux tiques et aux MTT ainsi qu’aux messages provenant des autorités de santé publique. Parmi les moyens souhaités par les vétérinaires et susceptibles d’être utiles pour ce groupe, citons des cartes de prévalence, des publications sur les réseaux sociaux, un plus grand nombre d’affiches dans les cliniques vétérinaires ainsi que de conversations en personne. Les vidéos éducatives contribueraient également à sensibiliser le public à ces enjeux en plus de webinaires ou de séminaires à l’intention des meneurs d’opinions clés.

Les vétérinaires demeurent une des sources principales d’information sur les tiques et les MTT pour les propriétaires d’animaux de compagnie ainsi que les chasseurs, les pêcheurs et les trappeurs qui sont propriétaires de chien. Les clients font confiance aux conseils de leur vétérinaire en ce qui a trait au risque d’exposition aux tiques et à la prévention.

L’étude n’est disponible qu’en anglais.